LE SOMNOLEUR
Offre-moi une nuit
De sommeil avec toi
Tu feras d’un banni
Le plus heureux des rois
Celui de qui tu jouis
N’a pas rêvé une fois
Comme je rêve chaque nuit
De dormir près de toi
Offre-moi une nuit
De gestes délicats
Ressuscite ma vie
Au sein de ton climat
Je ne sais me lasser
Du parfum de tes yeux
Des chemins familiers
De ton corps cotonneux
Offre-moi une nuit
De rêv’ries contre toi
L’émotion nous unit
Comm' les voiles d’un haut mât
Quand bien même tu te plais
A vibrer pour un autre
Je meurs et je renais,
Je reste ton apôtre
Offre-moi une nuit,
Tu me délivreras
Je somnole une vie
Qui n’attend que tes bras
A LA GRACE DE TON EMPIRE
Je cherche mes armes pour te conquérir
Recherche des armes à en dépérir
Je vois parmi tous mes amis
Un animal qui te ressemble
Je déteste ma jalousie
Et je m’éteins lorsque tu flambes
Je garde mes larmes derrière mes soupirs
Tarde dans mes larmes quand le soir m’aspire
Je vois parmi mes ennemis
Un arc en ciel qui me ressemble
Et qui bientôt se désassemble
Au souvenir d’un bon ami
Du fond de mon âme, je veux ton sourire
Au fond de mon âme, il manque un empire
Je vois venir en bout de nuit
Une fée familière qui semble
Entre mes mains trouver son nid
Et qui m’étreint lorsque je tremble
Rencontrer tes yeux, parmi les communs
M’a brûlé du vœu, d’y voir mon destin
VENT D’IVRESSE
La plage est à perte de vue
Je te regarde devant moi
Tu envisages les coquillages
Plutôt que l’horizon perdu
Le vent s’éprend de tes cheveux
Tandis que la mer perd sa voix
Face à tes yeux sur le rivage
Qui plongent dans ceux de l'homme heureux
Marchons, veux-tu, sans autre but
Que de laisser l’ivresse en soi
Monter jusqu’aux dunes sauvages
Où nous chavirerons sans lutte
Jusque là, j’ai le cœur en feu
De t'avoir pendue à mon bras
Sous l’œil en flammes de l’orage
Je t'adore au-delà des cieux
LA LIQUEUR DU FAUVE
Chevauche-moi
Et je m’abandonne
A ta sauvage élégance
Les esprits alentours
Matent ton cul à l’air
Et nous laissent toi et moi
Tout à l’intimité de nos grands regards fauves
Dévisage-moi
Je suis ta proie
Tes doigts s'éventaillent sur mon ventre et mon torse
Tandis que des rayons solaires
Viennent s’habiller dans tes cheveux
Tu entrouvres la bouche
Te relaies à la souche
Et tes yeux qui se fourchent
Me recherchent à la source
Tu te joues de l’instinct
Qui habite tes mains
Tu veux lire sur mes traits
Mes secrets volcaniques
Tu veux me voir trinquer
Tes lèvres veulent tremper
Et boire à ma santé
Tu es aux premières loges pour me voir arriver
Et dès lors que je suis sur le point de ta langue
sur le point de venir
Tes commissures, mon ange
M’étreignent
Et m’ordonnent de jaillir
Tes yeux encanaillés
Me livrent à ton bûcher
Je signe ta victoire,
de grands tracés de jets
Big bang déployé
J’appartiens désormais
A un nouveau cosmos
Constellé des étoiles
De ton petit bracelet
FEMMES DE MA MORT
La femme de ma vie
Ne me reconnait plus
Quand reviendra l'envie
Je ne l'aimerai plus
La femme de ma vie
Est choyée, que veux-tu
Je lui offrais ma vie
Contre son temps perdu
La femme de ma vie
Ne m'a pas convaincu
De garder en sursis
Son grand ami déchu
La femme de ma vie
Ne me regarde plus
Et je livre à la nuit
La flamme qui me tue
TALISMAN
Je te vois
Assise là
Tes yeux pris
Dans le lointain
Et je t'y rejoins
Malgré moi
Je me vois
Près de toi
Les yeux pris
Par le chagrin
Tu m'y as contraint
Malgré toi
Et lorsque tu t'en iras
Je te porterai déjà
Comme un talisman en moi
J'ai longtemps
Cru vraiment
Que nous aurions cet enfant
Qu'on s'inventait les
Yeux brillants
L'ironie
De l'amour
T'a gagnée au fil des jours
Mais m'a épargné
Sans détour
Et lorsque tu t'en iras
Je te porterai déjà
Comme un talisman en moi
Je ne retiens que mes pleurs
Je te souhaite le meilleur
Du plus profond de mon coeur