MES REVERIES
Aujourd’hui mes rêveries
vont à la femme mûre
qui a une amnésie
de la passion future
L'AIR EXULTA
Le vent s'est infiltré
dans ta robe Bleu ciel
Sa danse sensorielle
ensoleille l'été
En bas de la falaise
la mer s'est agitée
Je lâche mon trapèze
et je viens t'embraser
L'ILE DE RE (La flotte en Ré, fin septembre)
J’ai le cœur gros et plein d'images
Des rivages désertiques de Sablanceaux
au Bois-plage touristique
mais malgré tout si beau
Les patelins et les rues abandonnées
me laissent à ton reflux sans destinée
De joies surestimées en naufrages hideux
je vais dans tes marées pour me laver les yeux
Ramener de La Flotte
un fromage de chèvre, une bouteille de vin
et ça me reprend, comment te dire ?
Je me sens affreusement bien
et affreusement seul près de toi
En longeant les chemins bordés de pins
puis vélo à la main à Saint -Martin …
Tout a l’air à la fois si vrai et inutile
et c’est si difficile à accepter
Je regarde septembre de ma petite chambre
Tel un fauve ensommeillé sur les terres
Son oeil mauve vient s'enrouler sur la mer
Tout à l’heure je descendrai avec le soir
pour venir te border
Et je resterai là
à contempler ton souffle
NOCTURNE A CHOPIN
Les rues abandonnées
au milieu de la nuit
se souviennent en silence
de femmes épanouies
Leurs sourires, leurs grâces
et leurs charmes discrets
portent une robe immense
délicate et brodée
Dieu que leurs yeux sont tristes
et bercés de tendresse
lorsque le soir se glisse
au cœur de leur détresse !
Dans un coin de l'hiver
il trinque puis vacille
s'éprend des réverbères
qui célèbrent la nuit
Il songe aux grandes dames
aux rêveries laissées
près des lacs gelés
où dorment bien des âmes
SUR LES COUPS DE MINUIT
Tu tournes autour de moi
Avec de grands yeux froids
Tu cherches
Tu me flaires
Tu me pistes
Je tourne autour de toi
Mes mains tièdes s’emploient
Se dispersent
Et se perdent
Sur tes pistes
Tu tournes une dernière fois
Ton corps blanc contre moi
Tu traces
Je laisse faire
Tu es triste
Je tourne dans ce coin là
Où tu n’habites pas
Je te cherche
Je me perds
Hors des pistes
GOTHICTALOPICIA
La fin du jour est proche
Mon désir ricoche
Jusqu'aux portes d'un lieu
Abandonné du ciel
Intenses vitraux bleus
Je vous dois le respect
Aucun de moi ne veut
Entrecroiser le fiel
Je suis seul parmi vous
A moins que dans mon dos
Un chuchotement doux
Murmure qu'il est trop tôt
Elancée de l'abside
Comme incarnée du soir
Une nymphe en toge noire
Se réclame d'un guide
Aux croisées du transept
Six autres femmes guettent
Une puissante aura
Prend possession de moi
Quatorze mains gracieuses
Cheminent, voluptueuses
Incendient dans mon sang
Les plus anciens volcans
La pénombre installée
Exulte à dévoiler
quelques troublants secrets
De la perversité
LE HARPON
Je vais à la pêche au regard
là, j’en tiens déjà un
porte-parole de tout un corps
en ébullition
Je t’ouvre ma boîte crânienne
Allez, plonge dans mon antre
Vois déjà, tu n’as plus en bouche
le goût de l’hameçon
sinon
celui du harpon
Petite sirène,
je chante de ta propre voix
ta fameuse chanson
MON DERNIER SECRET
Tout respire chez toi
La féminité
Ca transpire en moi
A en suffoquer !
Je veux voir ta main
Taillée dans la soie
Fouiller mon écrin
Sans égard pour moi !
Depuis tout ce temps
Tu les séquestrais
Libère à présent
Tes désirs secrets
Depuis trop longtemps
Tu es affamée
Montre moi tes dents
Je veux en baver !
Tout ton corps me broie
De sensualité
Tes yeux me foudroient
De flammes insensées
Ta délicatesse
est brutalisée
J’empoigne d’hardiesses
Tes fichus attraits
Ma délicatesse
Est azimutée
Délivre à l’ivresse
Mes foutus péchés !
Dans la flamboyance
Des jardins secrets
Notre décadence
Est un lien sacré
Et si le bas blesse
En absurdité
Je livre sans reste
Mon dernier secret
FLEUR DE L’AGE
Rose-Marie et son chapeau
affleurent
traversent le square
sans regarder le square
Partout l'été est là
partout
de jeunes femmes en fleurs
narguent la robe à fleurs
de Rose-Marie
De grands éclats de rires
blessent la dame au dos
une pie va surgir
un homme a son chapeau
Les textes sont vraiment très beaux, ils sont tous de toi?
Mon préféré c'est "L'air exulta", il me rappelle l'été et il a quelque chose de vraiment spécial. Ensuite, j'adore également "Sur les coups de minuits", le texte a l'air comme "en mouvement" avec les phrases courtes et tout, -je n'arrive pas bien à expliquer- mais en tout cas c'est superbe.